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Qu'est ce que le Blob

Qu'est ce que le Blob

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  Divers

Qu'est-ce que le blob : un animal ou un végétal ?

Ni l'un, ni l'autre ! Et ce n'est pas un champignon non plus. Ainsi baptisé en référence à un film d'horreur américain de 1958 où une masse grossit au fur et à mesure qu’elle engloutit des humains, mais il ne lui ressemble en rien, hormis par son aspect gluant.

Qu’est-ce qu’un blob ?

Le blob est un être plus ou moins informe composé d’une seule cellule. Il possède la caractéristique principale d’être visible à l’œil nu, contrairement à la plupart des cellules. Il est capable de doubler de taille en une journée et il peut atteindre jusqu’à 10 m² de taille. Cet être vivant unicellulaire appartient au règne des Amibozaires֤ antérieur à la séparation entre les champignons et les animaux. Le nom latin du blob est Physarum polycephalum. Il vit dans les endroits humides abrités de la lumière des forêts tempérées car il a absolument besoin d’eau.

Peut-être l'avez-vous déjà croisé au détour d'un chemin forestier, sous la forme d'un tapis mousseux jaune, sans vous douter que vous aviez sous les yeux un casse-tête pour l'arbre du vivant.

Car le blob a très longtemps été rangé avec les... champignons. Or, il ressemble à une plante, se nourrit comme un animal et se reproduit comme un champignon, et pourtant le blob n'appartient pourtant à aucune de ces catégories.

Cet être vivant unicellulaire appartient au règne des Amibozaires֤ antérieur à la séparation entre les champignons et les animaux, il  existe depuis des millions d’années, mais il passe inaperçu, car la plupart des gens le confondent avec un champignon. Les scientifiques ont eu de la difficulté à le classifier, car il produit des spores comme un champignon et des pigments comme une plante. En plus, il mange et bouge comme un animal      

Des applications prometteuses pour les blobs : 
Cet organisme, dont il existe plus de 1 000 espèces différentes, semble disposer de « pouvoirs » infinis. On le dit presque immortel. Découpé en morceaux, il cicatrise rapidement pour former plusieurs nouveaux blobs. Dépourvu de cerveau, il pourrait pourtant nous être utile pour décontaminer les sols, optimiser les réseaux d’aqueduc ou de télécommunications, iI est devenu un sujet passionnant de recherches.
Cela reste encore à développer, mais le blob a un potentiel intéressant en pharmacologie. Il produit de petites protéines microscopiques non toxiques et dégradées naturellement par l’humain, qui pourraient éventuellement servir de véhicules pour transporter certains médicaments à l’in- térieur du corps.

Une espèce de blob, Fuligo septica, a la capacité d’emmagasiner les métaux lourds et de détoxifier les sols. Voilà pourquoi certains étudient son utilisation pour dépolluer les terrains ou recycler les ordures. Un chercheur m’a également contactée, car il veut vérifier si ce blob peut accumuler des déchets radioactifs.

Est-il possible donc de trouver Physarum polycephalum dans les forêts françaises ?

Il est tout à fait possible de le trouver, mais ce n’est pas l’espèce la plus commune de myxomycètes dans nos régions, la classe à laquelle le blob appartient. En France, on trouvera plus souvent d’autres espèces de Myxomycètes. Il existe plus de 1000 espèces de myxomycètes connues à ce jour, mais on estime leur nombre à plus de 10 000. Dans mon laboratoire, je travaille sur 3 espèces : Physarum polycephalum, Physarum roseum qui est la version rouge du blob et une autre de couleur orange Badhamia utricularis.Jaune vif, rouge, noir, doré, blanc… il y a des espèces de blobs de toutes les couleurs! On compare leur aspect à du vomi de chien, du mucus croûteux ou de la moisissure visqueuse.

L’intelligence du blob

Cet organisme avec une seule cellule et pas de système nerveux est capable d'apprentissage .Effectivement, avec ces découvertes, nous repoussons les limites de l’intelligence, mais cela dépend des critères que vous retenez pour définir cette dernière. Nous la définissons comme la capacité à résoudre des problèmes et, dans ce domaine-là, le blob peut montrer une certaine forme d’intelligence. On parlera volontiers de proto-intelligence. Le blob est capable d’apprendre, de mémoriser, de trouver le chemin le plus court dans un labyrinthe ou bien d’optimiser son régime alimentaire. Il sait ainsi optimiser les distances entre plusieurs points. Même dépourvu de système nerveux et de cerveau, un être unicellulaire est capable de résoudre des tâches qui pourraient nous paraitre complexes. "lors d'une expérience de neuf jours, au CNRS,  les scientifiques ont donc confronté différents groupes de ce protiste à des substances amères mais inoffensives, qu'ils devaient traverser afin d'atteindre une source de nourriture. Un groupe était ainsi confronté à un « pont » imprégné de quinine, un autre à un pont de caféine tandis qu'un groupe témoin devait simplement passer sur un pont non imprégné. Au tout début réticents à franchir les substances amères, les protistes ont appris au fur et à mesure des jours qu'elles étaient inoffensives et les ont traversées de plus en plus rapidement, se comportant au bout de six jours de la même façon que le groupe témoin. La cellule a donc appris à ne plus craindre une substance inoffensive après y avoir été confrontée à plusieurs reprises, un phénomène que les scientifiques nomment habituation. Au bout de deux jours sans contact avec la substance amère, le protiste retrouve son comportement initial de méfiance. Par ailleurs, un protiste habitué à la caféine manifeste un comportement de défiance vis-à-vis de la quinine, et inversement. L'habituation est donc bien spécifique à une substance donnée".

Cette observation pourrait désormais amener à s'interroger sur la capacité d'apprentissage d'autres organismes simples comme les virus ou les bactéries et ouvrir un champ des possibles pour l'application à la santé des humains.

Le blob peut apprendre 

Le blob peut apprendre bien qu’il soit composé une seule cellule dépourvue de cerveau. Il apprend à ignorer ce qu’il n’aime pas comme la lumière ou certaines substances chimiques. Nos expériences ont démontré que le blob peut tolérer certains éléments qu’il n’apprécie pas. Nous avons testé ses réactions à la caféine, à la quinine  ou encore au sel, que le blob déteste. Nous avons constaté que le blob peut apprendre à tolérer ces substances. De plus, il peut transmettre l’information apprise à ses congénères en fusionnant. Cette mémoire échangée via la fusion entre blobs identiques génétiquement circule au sein de leur réseau veineux. Ce dernier est le système moteur qui lui permet de se mouvoir.

Comment fait le blob pour bouger ?

Il avance et recule un peu comme les marées. Son mouvement repose sur les contractions de son système veineux. Via ses contractions il pousse le liquide intracellulaire  contre la membrane cellulaire qui en réponse avance. Il pousse dans la direction choisie.

Il peut se déplacer au rythme de 4cm/heure.

Qu’en est-il de l’information chez les blobs ?

Dans le système veineux circule l’information apprise, ; cette mémoire peut être conservée un certain temps à l’intérieur du blob si on le place en dormance. Lorsque les conditions environnementales se dégradent, le blob se met en dormance. Il apparaît alors tout sec. Il peut rester dans cet état de dormance pendant plusieurs années. Sous cette forme le blob est extrêmement résistant. Nous avons montré que l’information mémorisée pouvait être réactivée une fois le blob réveillé grâce à un peu d’eau.

Que peuvent nous dire les blobs sur l’état des écosystèmes ?

Les blobs sont des prédateurs de bactéries et de champignons. Les produits de leur digestion sont re-largués dans les sols où ils nourrissent les plantes. Ils jouent donc un rôle fondamental dans la nature et dans le développement des végétaux. Il a un rôle fondamental de recycleur dans l’écosystème, ses déchets servant à nourrir les plantes et les champignons. Si les blobs disparaissaient de l’environnement, il n’y aurait plus de plantes ! En raison du nombre encore restreint d’études sur les blobs, on ne sait pas s’ils sont menacés ou pas, mais ils font face aux menaces que sont la déforestation et le réchauffement climatique. Leur milieu disparait et ils ne peuvent pas survivre quand les températures dépassent les 29 degrés Celsius (quand ils ne sont pas en dormance). Nous avons aussi constaté que les blobs sont sensibles à la pollution, une de nos études les plus récentes montre que les nanotubes de carbone affectent son comportement.

La sexualité des blobs

Sa sexualité est également surprenante. Chez les animaux, il y a un mâle et une femelle. Mais la reproduction sexuée chez le blob d’espèce Physarum polycephalum est atypique : il y a 720 types sexuels possibles ! On a tellement une obsession du genre, fille ou garçon, que le blob révolutionne les idées reçues, d’une certaine façon.

Il a par ailleurs une capacité de régénération qui est connue, mais peu étudiée jusqu’à présent. Lorsqu’il vieillit, on peut le faire sécher. Par la suite, en le ravivant avec un peu d’eau, il redevient jeune.

Objet d'expériences à bord de l'ISS avec le spationaute Thomas Pesquet

Dans la première, le blob, le pauvre, sera seul dans une boîte sans nourriture. On va le réveiller avec de l’eau et on observera sa stratégie de navigation afin de trouver de la nourriture, puisqu’on sait que le blob est très fort pour optimiser ses trajets.

La seconde consistera à laisser le blob seul face à 4 flocons d’avoine, sa nourriture préférée, puis de regarder comment il les connecte entre eux avec son système veineux. L’objectif est de voir s’il peut aussi le faire dans l’espace, en impesanteur, et donc en 3 dimensions. Il est donc possible que le blob fasse de petites structures en 3D comme des sortes de piliers.


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